1989-2025 ou 1989 et 2025 ?


Entre 1989 et 2025, l’Europe a connu une période de croissance économique. Aujourd’hui, l’Union européenne compte 449 millions d’habitants. C’est moins que l’Inde et la Chine, mais c’est plus que les États-Unis. L’Europe est un continent ouvert, qui respire démographiquement et qui est une grande puissance économique. Pour la première fois dans son histoire, l’Europe est constituée de nations qui ne sont plus des empires. Sa position dans le monde est, pour la première fois, en accord avec les valeurs humanistes qu’elle défend. En outre, l’Europe est de loin le plus grand investisseur direct dans le monde (17 000 milliards d’euros). Cependant, ces investissements sont principalement dirigés vers les États-Unis, où ils servent à financer l’innovation, l’industrie de la défense et les déficits. Sur cette période, sa croissance est avant tout le résultat de l’effondrement économique de l’Union soviétique en 1989 et des garanties de paix qu’assure la présence de l’armée américaine sur le sol européen. En 2025, il est clair que les garanties données à l’Ukraine par les États-Unis dans le Mémorandum de Budapest ne sont pas respectées. Il est donc bon de se rappeler les termes de ce mémorandum. La parole donnée par les États-Unis a donc peu de valeur. Les Européens doivent donc prendre leur défense en main, d’autant plus qu’on ne peut exclure un effondrement économique des États-Unis, dont les réformes ont un air de Perestroïka. Les Européens doivent s’investir dans le développement des relations internationales multipolaires basées sur le respect mutuel. Avec les autres nations, l’Europe doit faire respecter les décisions prises par les Nations Unies. Elle doit également être moins dépendante en matière d’innovation et de production vis-à-vis des États-Unis dont l’évolution démocratique est incertaine. L’Europe ne doit pas se compromettre avec les théocraties, les autocraties ou les oligarchies. Il se pourrait bien que l’histoire du peuple russe et du peuple américain soit marquée par deux dates : 1989 et 2025. Mais l’histoire de l’Union européenne ne commence pas en 1989 et ne se terminera pas en 2025 si nous, Européens, nous nous en donnons les moyens et si, par notre propre force, nous garantissons notre indépendance.

Le mémorandum de Budapest stipule que la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni s’engagent, en contrepartie de l’adhésion de l’Ukraine (ou de la Biélorussie, ou du Kazakhstan) au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de l’achèvement du transfert de son arsenal nucléaire à la Russie, à :
1. Respecter l’indépendance et la souveraineté ukrainiennes dans ses frontières actuelles.
2. S’abstenir de toute menace ou usage de la force contre l’Ukraine, si ce n’est en défense légitime ou d’une autre manière conforme aux dispositions de la Charte des Nations Unies.
3. S’abstenir d’utiliser la pression économique sur l’Ukraine pour influencer sa politique.
4. Demander l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies si des armes nucléaires sont utilisées contre l’Ukraine.
5. S’abstenir d’utiliser des armes nucléaires contre l’Ukraine.
6. Consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements.